LAVOISIER (Antoine – Laurent de) (1743 – 1794)

LAVOISIER (Antoine-Laurent de) (1743- 1794)

Antoine Laurent de LAVOISIER   (1743 – 1794)

« rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme »

A.L. de LAVOISIER nait en 1743 dans une famille où l’on est avocat ou procureur de père en fils depuis plusieurs générations. A 19 ans, il entre à la faculté de droit de l’université de Paris, mais sa passion, c’est les sciences.

En 1766 et 1767, il travaille sur deux concours lancés par l’académie des sciences de Paris. Le second lui vaudra de recevoir de la part du roi Louis XV une médaille d’or pour le récompenser de son travail, alors que le concours fut gagné par Antoine de Pourcieux, ingénieur. Le premier projet concernait l’éclairage urbain et le second, l’approvisionnement en eau d’une grande ville. Le projet d’Antoine de Pourcieux, alimenter en eau propre la ville de Paris consistait en la construction d’un aqueduc alimenté par la rivière Yvette, affluent de l’orge et sous affluent de la Seine. Ce projet de 8 millions sera abandonné au profit de celui de reconstruire l’opéra qui venait de brûler.

En 1768, il intègre l’académie des sciences.

L’héritage conséquent qu’il reçoit de sa grand-mère lui permet d’acheter une participation à la ferme générale (Institution créée par Colbert sous Louis XIV qui permettait à de riches contributeurs d’avancer à l’état les sommes des perceptions, puis de les collecter ensuite auprès du peuple. Ce système permettait au Roi d’avoir des revenus réguliers,  l’exonérant ainsi de collecter les impôts lui-même, ce qui, de toute façon était compliqué à organiser, par manque de percepteurs honnêtes !). Sa participation à la ferme générale lui sera reprochée, c’est ce qui lui vaudra d’être jugé et condamné en 1794.

En 1771, il épouse Marie-Anne PIERRETTE PAULZE, alors âgée de 14 ans, et qui sera pour lui une assistante indispensable dans tous ses travaux. Elle prit d’ailleurs des cours de chimie, appris l’anglais car son mari ne pratiquait pas la langue, par contre il s’intéressait aux gaz, sujet étudié surtout par les anglais, donc en anglais. En 1805, elle publia , sous le nom de Marie LAVOISIER  ses « mémoires de chimie ».

En 1775, il est nommé régisseur des poudres et salpêtre et installe son laboratoire à l’Arsenal. C’est là qu’il mène ses expériences de chimie.

En 1777, il travaille sur la formation et la décomposition de l’oxyde de mercure HgO. Deux ans plus tard, il créera le mot oxygène (ce que l’on appelait jusqu’alors le phlogistique et que STAHL avait définit comme un Fluide particulier, supposé inhérent à tout corps et censé produire la combustion en abandonnant ce corps).

La combustion, grand sujet de A.L. de LAVOISIER : En 1784, il répète l’expérience qu’avaient réalisées et n’avaient pas su interpréter les anglais priestley et Cavendish. Il s’agissait de faire réagir du dioxygène avec de l’hydrogène pour produire … de l’eau. Non content d’avoir su l’interpréter, A.L. de LAVOISIER décide alors de réaliser l’expérience inverse : la décomposition de l’eau. Dans ses écrits il ne fit jamais allusion aux anglais, ce qui créa des tensions.

En 1785, il est nommé directeur de l’académie des sciences et publie, en 1787 une « méthode de nomenclature chimique » tandis qu’en 1789, il publie son « traité élémentaire de chimie ».

Sa méthode de nomenclature chimique visait à démystifier tout le langage utilisé en alchimie où une seule substance pouvait avoir plusieurs noms, le but étant parfois de perdre les non-initiés. « …les alchimistes se servaient d’un langage énigmatique qui leur était particulier, qui, le plus souvent, présentait un sens pour les adeptes, un autre sens [pour les gens du commun], et qui n’avait rien d’exact et de clair, ni pour les uns, ni pour les autres ».

Dans son traité élémentaire de chimie, il met l’accent sur la prévalence de l’expérimentation sur tout le reste « Je me suis imposé la loi de ne procéder jamais que du connu à l’inconnu, de ne déduire aucune conséquence qui ne dérive immédiatement des expériences ».

En août 1793, l’académie des sciences est fermée et A.L. de LAVOISIER est arrêté en novembre, condamné puis guillotiné le 08 mai 1794 place de la Révolution à Paris.

« La Révolution n’a pas besoin de savants »

A.L. de LAVOISIER a combattu l’alchimie qui prévalait à l’époque, et, par sa rigueur et son intransigeance envers la supercherie, il fit entrer la chimie dans l’ère de la modernité. A ce titre, il est considéré comme le père de la chimie. Exit l’alchimie. Non, la matière n’est pas constituée d’une combinaison des quatre éléments de base : la terre, le feu, l’eau et l’air, mais bien d’atomes.

Sources    

  • Adela Munoz Paez « Lavoisier et la chimie moderne », collection « Grandes idées de la science », 2013.
  • Erik Orsenna   « L’avenir de l’eau », 2008.